PRIVATE TRAVELLER COLLECTION

On y a un point de vie saisissant sur la vallée de Bohinj, les Alpes Juliennes et le Triglav réunis. Certaines années, les skieurs profitent de six mois de neige naturelle sur 92 pistes tous niveaux,  autant appréciées des skieurs que des snowboarderse. Après une matinée de belles descentes, tous aiment se retrouver sur la terrasse ensoleillée et tranquille du Ski Vogel Hotel. Ici, l'affluence n'a rien à voir à celle des stations françaises même en haute saison! De quoi prendre le temps d'apprécier les fameux Struklji, des pâtes farcies à l’estragon, dont on trouve ailleurs différentes variantes. Comme les canelloni et les raviolis italiens, elles peuvent être fourrées au fromage blanc ou aux épinards. 

Les amateurs de glisse extrême vont à Kanin,  dans la vallée de la Soca. Le massif se partage entre la Slovénie et l’Italie. Cette station, la plus haute du pays, avec son domaine skiable à 2300 mètres d'altitude, garantit des sensations fortes à tous les amateurs de pistes « difficiles ». Pour la petite histoire, c’est dans cette belle vallée que furent tournées certaines scènes du film Narnia ! Ici, on fait appel à un guide expérimenté pour s’offrir de belles descentes hors-pistes et freeride sur de la neige naturelle dans une véritable ambiance de haute montagne, loin du monde. Depuis peu, il est aussi possible de rejoindre les pistes italiennes grâce à un téléphérique situé au niveau du col et qui relie le domaine de Kanin à celui de Sella Nevea. Ici aussi, on apprécie le calme du vaste domaine. On a la montagne pour soi. Après l'effort, le réconfort. La tradition slovène veut que l'on profite, après une bonne journée de ski, d'une soirée typique en allant diner dans une taverne. Risotto, ravioli, goulasch ou strudel... si la gastronomie slovène est sous influence des cuisines voisines,  le poisson est sa spécialité. Mais le soir, près du feu de cheminée, on ne résiste pas à la tentation des fameux böreks, des feuilletés salés fourrés au fromage, aux épinards, à la viande et aux pommes de terre.

Autre station réputée en matière d’adrénaline : Planica. C’est là que se sont déroulés les championnats du monde de vol à ski en 2004 et 2010. On vient y effectuer de véritables envolées et battre des records de saut en longueur sur l’un des plus grands tremplins du monde. A Planica, tout le monde attend avec impatience la prochaine compétition de saut à ski (qualification homme) qui aura lieu le 20 mars 2014 et  qui sera aussi une belle occasion de faire la fête. Le folklore est autant au rendez-vous que la compétition elle-même! Sur le tremplin historique de la station, depuis 1934, des sauteurs du monde entier viennent s’affronter. Le record des 239 mètres à Planica est toujours détenu par le Norvégien Bjorn Einar Romoren (2005) mais en 2012, le Slovène Robert Kranjec décrochait le titre de champion du monde de vol à skis sur le tremplin de Vikersund en Norvège (244 mètres). Encore une fierté nationale... Le tremplin n’étant ouvert qu’aux professionnels, on se console par de longues  et belles balades en raquettes dans la neige. La vallée de Planica, tout comme le parc du Triglav, est idéale pour ces randonnées en forêt.

AVEC SES GALERIES D'ART ET SES CREATEURS RECONNUS, BEYROUTH EST DEVENUE LA CAPITALE DESIGN DU MOYEN ORIENT : UN STATUT CONFIRME, EN DECEMBRE, AVEC L'OUVERTURE DE LA GALERIE DE CARWAN, QUI MARIE TRADITION ARTISANALE MOYEN-ORIENTALE ET CREATION CONTEMPORAINE.

Après trois ans d’itinérance Carwan, galerie design nomade, pose définitivement ses bagages à Beyrouth, au rez-de-chaussée du Centre Gefinor : un espace lumineux, industriel et ultra-moderne conçu par l’architecte Victor Gruen à la fin des années 60. L’exposition inaugurale est un hommage au travail de la designer franco-iranienne India Mahdavi. Celle-ci présente une édition limitée de vases et de tables, tous exécutés à la main et inspirés par ses voyages dans Beyrouth, Istanbul et Paris. Les pièces de Mahdavi réinventent l’art de la mosaïque ottomane Iznik du 16^e siècle dans un esprit résolument contemporain. La galerie Carwan est née en 2011 de la rencontre de deux architectes, Pascale Wakim et Nicolas Bellavance-Lecompte, qui se sont donné pour objectif de faire le lien entre le design contemporain et la tradition artisanale du Moyen Orient. La galerie, tout d’abord itinérante, présente ses expositions dans les foires d’art et de design, ainsi que dans les musées, de Milan à Miami. Normal : en persan, Carwan signifie « caravane ».                                                            Durant ces trois années, la galerie se forge une réputation des plus pointues : en juin 2013, Carwan est la première galerie du Moyen-Orient représentée au très influent salon Design Miami. La galerie expose des objets déco à des étoiles montantes du design comme Lindsey Adelman (USA), Philippe Malouin (Canada) ou Oeuffice (Italie), oeuvres réalisées en collaboration avec des artisans du Moyen-Orient. Une parfaite synthèse de l’esprit Carwan : marier Orient et Occident, tradition et modernité, art et artisanat. 

Carwan Gallery
Gefinor Center - Bloc E
Clemenceau, Hamra
Beyrouth - Liban                       www.carwangallery.com
 

Réjane Lacoste est une femme d'influence et de challenges. Entre Paris où elle travaille et Genève où elle vit avec son mari et ses quatre enfants, elle a créé Martingale, sa société de relations publiques.  Après avoir dirigé celles de la maison dont elle port le nom, elle veille sur le renouveau de Courrèges, suit d'un pas sûr ceux d'un chausseur culte, Free Lance, et fait du Sofitel Arc de Triomphe l'un des lieux les plus trendys de la capitale.

Le voyage est à la fois un moment de recentrage sur soi et des  instants privilégiés, hors du quotidien, avec ses enfants.

Avec les miens, nous avons fait beaucoup de voyages exotiques et sommes allés plusieurs fois à Djerba où ils faisaient chaque jour de l'équitation. Je ne connaissais pas le Maroc et la possibilité d'y aller s'est présentée. Alors pourquoi ne pas appréhender ce pays de légende, le découvrir par le biais du cheval? Et c'est ainsi, qu'en novembre, nous sommes partis tous les cinq pour une randonnée équestre dans l'Atlas.

J'avais pris le parti que nous ne partions que tous les cinq. Ma fille de seize ans, mes trois fils de quatorze ans. A une jolie rencontre potentielle, j'ai préféré ne partager cette aventure qu'avec eux. Ils se sont révélés être des  vrais compagnons de route et de jeu et ils en parlent encore comme de leurs plus belles vacances.

Nous nous retrouvons donc à Ouarzazate où nous faisons connaissance avec nos guides et nos chevaux. Ceux-ci venaient du cadre noir de Saumur. Notre guide y  a été formé aussi.  S'il n'est pas nécessaire d'être un cavalier confirmé, il faut néanmoins savoir monter et diriger un cheval.  Avant le départ, le guide nous fait faire à chacun un test, si on n'est pas à la hauteur, on est recalé.  Mes enfants avaient fait trois ans de manège. Deux continuent. Les deux autres sont des sportifs respectueux des règles. Et tous savent s'adapter aux situations. C'est indispensable pour une telle aventure. Nous partons avec dix kilos de bagages maximum par personne, pas plus. Indispensable: une paire de chaussures de rechange, et une petite trousse de médicaments pour le cas où... Aucun jeu pour les enfants,  pas de tablette numérique, pas d'ordinateur non plus. Juste, dans mon sac, un portable, toujours pour le cas où...

Chaque matin, nous nous réveillons vers cinq heures trente avec le lever du soleil et son chatoiement magnifique sur les montagnes quasi-désertiques.  A sept heures, après un petit-déjeuner composé de thé, de lait, de pain et de dattes, une toilette sommaire et après avoir préparé les chevaux, notre caravane prend la route. Chacun est responsable de son cheval.  Nous montons des chevaux entiers, pas castrés, donc impulsifs, que l'on ne peut pas forcer. Quand on passe huit heures par jour sur un tel animal, il se crée un lien avec lui presque plus important qu'avec les autres cavaliers. C'est avec lui qu'on échange. On sent sa chaleur.  Il faut apprendre à le sentir, à le ressentir. Toute la journée, notre attention est concentrée sur cet échange instinctif, physique avec l'animal. Le rapport, que chacun a avec son cheval, est extraordinaire. On doit être au même tempo que lui pour gravir les sentiers escarpés, franchir les cols et passer d'une vallée à l'autre. On ne doit pas non plus être collés les uns aux autres : il faut savoir maintenir une distance entre chaque monture, trois mètres environ.

Seul notre guide sait par où nous devons passer, si tel chemin est plus facile que tel autre. Nous traversons des paysages à couper le souffle. Certains le font en 4/4, mais là, sur ces chemins de montagnes foulés depuis des siècles par les caravanes, on est hors du temps. Depuis des millénaires, rien n'a changé. On perd ses repères. On se sent en harmonie avec cette montagne brute, intacte.  Quand nous traversons un village berbère, les enfants accourent vers nous, nous entourent, nous accompagnent.  Si nous faisons une halte, ils prennent les rennes, donnent à boire aux animaux. Nous ne sommes pas percus comme des touristes, mais comme des cavaliers. Le rapport avec les gens est différent : plus authentique, au sens noble, vrai du terme. Ils  sont là depuis toujours...

Le midi, pour s'arrêter, on doit chercher un coin à l'ombre, un point d'eau pour les chevaux. Ils passent  toujours avant nous. C'est comme cela et  c'est ainsi que l'on réintègre le sens de l'essentiel. Si, pendant une partie de tennis, il se met à pleuvoir, on arrête. Là, quelque soit le temps, il faut rejoindre le prochain campement. Bien sûr, cela se fait en toute sécurité. Nous avons en queue de convoi notre intendant avec les tentes et un portable... Mais on ne peut pas tricher face au froid, aux pierres. La nature nous remet tous à pied d'égalité. On a tous mal aux pieds, aux fesses, et tous, nous dormons sur un lit de cailloux.

Les repas  se composent principalement de soupes et de dattes. Parfois, nous mangons chez l'habitant un couscous délicieux. On vit avec la lumière du jour. Le soir, quand on s'arrête vers dix sept heures, on est K.O., mais avant de faire ouf, il faut s'occuper de son cheval, le frotter, le nourrir. Après le diner, on essaie de repousser l'heure du coucher. On joue aux cartes. À neuf heures, on est glissé dans son sac de couchage et on s'endort fourbu, mais heureux.

En tant que mère, un tel voyage, c'est délicieux. On est à égalité. Pour la première fois, on partage une expérience sans le rapport habituel adultes enfants. Là, ce n'est pas non plus comme un voyage à New York que tout le monde connaît plus ou moins, ne serait-ce que par les images. Ici, on traverse les mêmes difficultés ensemble, cela renforce les liens. Demain, je pars en Urugay seule, sans mon mari et mes enfants. Je vais rejoindre des amis qui vivent là-bas. Ce sera une autre expérience, mais celle de l'Atlas est vraiment unique.

« Le voyage est l'une des choses que j'aime le plus au monde, mais comment traduire  les émotions qu'il suscite? Il y a deux sortes de voyages. Le voyage aventure, où l'on part avec sa curiosité vers l'inconnu, et le voyage madeleine, le lieu que l'on connaît, où l'on retourne comme on retrouve un doudou, qui est réconfortant. C'est celui que je vais faire demain en partant au Brésil, sur la côte du Ceará. Je vais retrouver une musique, une cuisine, une  langue que je connais, la mienne. C'est régressif, et un pur bonheur ».

Brésilienne par ses racines, parisienne de cœur, Sandra Milliez est une passionnée d'art contemporain. Collectionneuse et mécène, elle a créé avec son mari, Amauray Mulliez, la fondation SAM Projects afin d'aider les artistes des pays émergents à faire connaître leur travail en Europe. Chaque année, elle remet un prix pour une œuvre réalisée dans un de ces pays. C'est Bouchra Khalili qui l'a obtenu en décembre 2013 pour sa vidéo réalisée à Alger, « Foreign Office ». En février 2014, la lauréate 2012, la polonaise Angelina Markul exposera pendant un an au Palais de Tokyo son travail inspiré par Tchernobyl. La fondation gère également deux résidences d'artistes à Paris.