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Cesária Evora, emblème du Cap Vert dans le monde
par Hoogui Travel || Culture & Traditions | 0 commentaire(s)
S’il fallait donner un visage au Cap Vert, ce serait celui de Cesária Evora. Son surnom, la désigne comme la « diva aux pieds nus » par de son habitude à se produire sur scène sans chaussure. Elle est la chanteuse africaine la plus écoutée de la planète.
La femme de caractère qui a baigné dans une jeunesse de misère n’aura pas changé malgré son impressionnant succès. Une femme simple, qui lorsqu’elle était de passage à Paris préférait les petits troquets de quartier aux grands restaurants gastronomiques. A travers sa musique, elle a su donner une identité aux petites îles dispatchées sur l’Atlantique.
La morna.
Le genre musical originaire du Cap Vert, qu’a su mettre en avant la grande dame. Elle donne à la musique du monde, ses lettres de noblesse. Souvent, elle chante la souffrance, la tristesse et la mélancolie de son pays fait de plage et d’exil. Elle a la saudade. Le titre de la chanson qui l’a fait connaître. C’est un état d’esprit. Un peu comme le spleen, qui s’est emparé de certains esprits français au début du XIXème siècle. On parle de saudade lorsque quelqu’un est loin de son pays et qu’il garde l’espoir de le retrouver un jour. Ou encore quand quelqu’un, resté au pays, pleure le départ d’un être cher. Mais la saudade ne s’explique pas, elle se vit. Un mélange de sentiments. Mélancolie, tristesse, regrets, rêverie, nostalgie et insatisfaction … donnent aux chansons de Cesária Evora une force qui a su conquérir la scène internationale. Ses années de mélancolie, de galère et de tristesse sont accompagnées par l’alcool, son compagnon d’infortune.
Un début de carrière tardif
Mais à 46 ans, la chanteuse se produit encore dans les bars pour seulement quelques billets. Mais quand Jose da Silva, son agent et ami, la prend sous son aile… La carrière de la diva décolle rapidement. Un succès qui s’apparente à un petit miracle. Elle a réussi à faire connaître le Cap Vert à travers le monde. Alors que le pays n’était connu que des explorateurs et autres géographes. Elle chante dans sa langue maternelle, le créole capverdien. Mais aussi un peu en français. Une dizaine d’albums sont sortis durant sa carrière. Sa voix, bouleversante, fait chavirer les cœurs du monde entier. Elle a réussi le petit prodige d’être plus connu que le nom de son pays. Chaque disque représente pour les amoureux de la chanteuse, un voyage dans une atmosphère si particulière. Un morceau de Cesária Evora, ce sont des couleurs, des traditions, une culture, une ambiance venues d’un pays lointain. En 2009, elle reçoit la légion d’honneur, remise par Christine Albanel.
En septembre 2011 elle annule tous les concerts de sa tournée en raison de problèmes de santé. Elle met définitivement un terme à sa folle carrière. Trois mois plus tard, en décembre, elle décède chez elle, à Sao Vicente, des suites d’une insuffisance respiratoire. L’artiste de 70 ans laisse ses fans dans la douleur et la peine. Deux jours de deuil national sont instaurés dans les petites îles du Cap Vert. Un album posthume, Mãe Carinhosa sort en 2012. Composé de morceaux inédits que la chanteuse a enregistré tout au long de sa carrière, l’album plaît aux fans et comble un peu leur chagrin.
Mais en plus d’être la figure emblématique de son pays, Cesária Evora a permis à de nombreux artistes de s’engouffrer dans son sillage. Comme Tito Paris, Teofilo Chantre, Tcheka… La musique capverdienne est maintenant reconnue dans le monde entier pour son style et ses rythmes, reconnaissables entre tous.
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