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L’affirmation de l’identité capverdienne par la littérature

L’affirmation de l’identité capverdienne par la littérature

par || Culture & Traditions | 0 commentaire(s)

L’île est actuellement peuplée à 80% de métis. La langue officielle est le portugais. Mais peu de monde au Cap Vert sait l’écrire. Et la plupart ne parlent que le créole. L’histoire de ce « petit pays » est fascinante. Et la littérature a son importance dans le développement qu’a connu la contrée, lointaine, perdue dans l’océan Atlantique.

En 1460, le Cap Vert est découvert par Diogo Gomes et devient domaine de la couronne portugaise. L’histoire de la découverte est controversée, mais est officiellement attribuée au pays lusophone. Très vite, deux archipels sont colonisés : Santiago et Fogo. Seules ces îles sont en premier lieu exploitées et peuplées. Au cours du XVIème siècle, Santiago devient un entrepôt au commerce du bois d’ébène, de coton et de canne à sucre. Une charte royale accorde aux îles le privilège du commerce avec la côte occidentale de l’Afrique. Rapidement, les européens sont attirés par l’endroit et viennent s’y installer. Le Cap Vert se transforme en un point stratégique pour le commerce triangulaire entre le Portugal et l’Afrique. Le commerce d’esclaves ne tarde pas à débuter. Les européens incapables de travailler dans les champs de coton, sous un soleil accablant, ont besoin de main d’œuvre. L’importation d’esclaves du Sénégal et de la Guinée débute…

Une politique d’aliénation culturelle est menée par les colonisateurs portugais. La première école élémentaire construite date de 1817. Avant ça, beaucoup d’habitants du Cap Vert sont analphabètes. Les rares intellectuels qui savent lire et écrire sont issus de classes favorisées.

Dans les années 1930, est créée par deux intellectuels, Pedro Cardoso et Eugenio Tavares, la revue Claridade (clarté). Cette revue aura une énorme importance dans l’affirmation du pays au travers de la littérature. C’est le début d’une petite révolution intellectuelle. Son but est simple. D’abord, mettre en avant la vie culturelle de la petite île de São Vicente. Mais aussi, et surtout, affirmer et revendiquer une identité capverdienne. La revue s’inspire d’une autre revue portugaise, Presença. Claridade marque bel et bien le début de l’émergence de la littérature au Cap Vert. Beaucoup d’intellectuels du pays prêteront leurs plumes à la revue le temps de sa, courte, existence. Les textes sont écrits en portugais. Mais faisant preuve d’une ouverte esprit, certains textes en créole sont publiés. Différents sujets sont abordés. La colonisation, la sécheresse, la famille, l’émigration, pour les principaux. La revue rompt avec les archétypes européens. Neuf numéros sont publiés entre 1936 et 1960.

Sur l’île, le brassage entre les africains et les européens donne naissance à une importante population métisse. Les habitants ont, en quelque sorte, une double culture. Ils sont déchirés entre l’Afrique et le Portugal. L’influence du pays colonisateur les place en dehors des problèmes africains. Le Cap Vert a ainsi pu développer une vie culturelle qui lui est propre.

Une autre revue voit le jour : Certeza. La revue sera moins connue que sa sœur aînée, Claridade, mais aura elle aussi son importance. Les intellectuels s’engagent plus politiquement. Les idées affirment plus encore l’identité capverdienne. Les représentants, engagés, disent aller plus loin que les Claridados.  L’engagement y est contestataire et anticolonial. Le discours change. Ce n’est plus un discours sur la situation « colonisé – colonisateur » mais une dénonciation de la position « exploité – exploiteur ». L’intelligentsia capverdienne est formée aux domaines de la science. La revue sera interdite par la censure dès le troisième numéro en 1945.

Dans les années 1980, les poètes se tournent vers la critique sociale, l’ironie ou l’absurde.

La littérature au Cap vert a été très riche et variée. Son histoire coloniale y est pour beaucoup dans le cheminement du pays vers  l’affirmation de son identité. Un sentiment de révolte s’est emparé des plus belles plumes du pays pour mettre en avant une culture, indépendante du Portugal et de l’Afrique. Les écrivains ont longtemps été déchirés entre leur couleur de peau, leur héritage et leur appartenance sociale. Etre tiraillé entre deux univers a favorisé l’essor d’une culture capverdienne, unique. En 1975, le Cap Vert obtient son indépendance. C’était, pour les intellectuels, la seule solution à la crise provoquée par l’abolition de la traite. 

Les séjours Hoogui : 
- Neufs jours aventure au Cap Vert, Boa Vista 
- Six jours nature au Cap Vert, Boa Vista 
- Dix jours itinérants d'aventure au Cap Vert
- Treize jours itinérants d'aventure au Cap Vert 
- Quatorze jours itinirants d'aventure au Cap Vert 

 




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