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La ronde des derviches

Publié le 16/05/2014 par Hoogui Travel || Culture & Traditions | 0 commentaire(s)

 

Depuis maintenant plus de sept cents ans les musulmans soufis dansent au son des neys et au rythme des tambours. Cette tradition qui a première vue n’a l’air de rien et en fait pleine de sens et possède une symbolique forte.

Cette danse un peu particulière est née avec Mevlânâ Celaleddin Rûmi, le plus grand philosophe de l’islam turc. Mevlânâ est le surnom qui lui a été donné. Il signifie « notre maître  ». Ce sont ses disciples qui l’appelaient ainsi. Selon la légende, un jour, alors que Rûmi se baladait dans un bazar, il s’arrêta devant un stand où on battait de l’or. Pris par le rythme il s’est abandonné à ses émotions. Il a commencé à tourner dans un mouvement d’élévation. Et c’est avec cette danse qu’il est entré en communication avec le divin. La danse est aujourd’hui effectuée dans une salle spécifique appelée le Semahane. A travers cette danse les derviches cherchent à atteindre la source de toute perfection. Ils abandonnent toute forme d’égo et même leurs désirs personnels. Il se concentre sur la musique et sur Dieu. Ils impriment ainsi le mouvement de leurs corps dans des cercles répétitifs. Ces cercles doivent ainsi représenter les planètes du système solaire qui tournent autour du soleil. Les derviches sont des musulmans soufis qui ont fait vœu de pauvreté. Le soufisme est une branche mystique de l’islam et rejette un dogme religieux fixiste. Une démarche vers l’universalisme et une contestation de l’islam orthodoxe. Le courant va vers une démarche collective en matière de foi. Les danseurs sont vêtus d’une longue tunique blanche, la couleur du deuil en Turquie. La toque cylindrique en poil de chameau, représente une pierre tombale.

Durant la cérémonie, les derviches dansent sur la pointe des pieds en traçant un cercle autour de la piste. Ils commencent au milieu du Semahane. Le flûtiste improvise un morceau différent au gré son humeur. Les danseurs font d’abord trois tours de piste qui représentent les trois sphères nécessaires à l’épanouissement de l’être : la science, la vision et l’union. Les mains ne sont pas placées de manière hasardeuse. Encore une fois, la symbolique entre en jeu. La main droite est levée vers le ciel et recueille la grâce divine. La gauche est, elle, tournée vers le sol et transmet cette grâce à la terre, au peuple. Les derviches bougent au son du ney, une flûte traditionnelle, accompagnée de percussions et d’un chant religieux. Cette danse va au delà d’une simple suite de mouvements. C’est une sorte de prière qui doit amener une connexion à Dieu en entrant dans un état de transe. La ronde doit permettre d’unir le derviche au cosmos qui lui est identique par ses atomes.

Cette procession qui, au départ, ne paraît pas être spectaculaire est en fait tout un symbole. Symbole d’une religion, d’une communauté, d’une croyance et d’une spiritualité. 

 

Destinations Hoogui en Turquie : 
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