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Les aborigènes d’Australie

Les aborigènes d’Australie

par || Culture & Traditions | 0 commentaire(s)

 

Aujourd’hui, les aborigènes d’Australie ne sont plus que 470 000 à vivre sur le continent qui compte 22 millions d’habitants. Un passé douloureux est toujours profondément ancré dans les esprits. Cet héritage est encore parfois difficile à assumer. 

Les aborigènes peuplent depuis toujours le continent australien. Ils sont les premiers à être arrivés sur le territoire. Un peuple nomade, qui vit de la chasse, de la pêche et de la cueillette. Ils se déplacent au fil des saisons. Les premiers habitants viennent certainement de Nouvelle Guinée et ont traversé à pieds. Il y a 70 000 ans, la géographie de la Terre était différente de celle que nous connaissons aujourd’hui. Le niveau de la mer était alors beaucoup plus bas. Ce qui a rendu la traversée des 80 kilomètres non pas facile, mais possible, pour ses aventuriers épris de nouvelles découvertes.

En 1770, les colonisateurs anglais débarquent et déclarent l’Australie comme Terra Nullius. Cela signifie qu’elle n’appartient à personne et qu’elle peut être colonisée sans limite. Ils ne prennent donc pas en compte les habitants aborigènes qui y vivent depuis des années déjà. Alors que pour eux, la terre est sacrée. Elle représente le noyau de toute spiritualité. Rapidement les natifs sont privés de leur rapport au monde. Cependant, ils n’abdiqueront jamais. Jamais les indigènes de l’île ne reconnaîtront les colonisateurs. Un comportement qui a fait leur force. Mais aussi leur faiblesse puisque, responsable de la chute démographique et sociale, de la perte de leur identité, des déchirements familiaux et du massacre de leur population. Les aborigènes sont aussi décimés par les maladies apportées par les européens sur l’île. Aucun remède n’existe puisque ces maux étaient alors inconnus sur le territoire.

Une politique d'assimilation 

Les anglais veulent imposer leur culture « moderne » aux habitants. Un rapt des enfants métis est autorisé par la loi entre 1901 et 1960. Un épisode qu’on appelle aujourd’hui « générations volées ». Les enfants issus d’un métissage entre australiens blancs et aborigènes, sont volés à leur mère pour être placés à l’orphelinat ou élevés dans des familles blanches. Le but était alors d’en faire «  de bons petits australiens » en leur inculquant une « bonne éducation », à l’anglaise. Le gouvernement s’est excusé en 2008 de cet acte horrible. Le premier ministre travailliste australien, Kevin Rudd, a reconnu dans son discours, les horreurs dont ont été victimes les aborigènes : « Nous nous excusons pour les lois et les politiques des parlements et gouvernements successifs qui ont infligé à nos concitoyens australiens une profonde peine, une profonde souffrance et de grandes pertes ». C’est 100 000 enfants qui auraient été arrachés à leur famille. Avec comme justification, le sang « blanc » qui coule dans leurs veines. Et la politique de l’époque décidemment bien fasciste, qui veut faire de l’Australie une « White Australia ».

Le 26 janvier 1988, jour de célébration du bicentenaire de la colonie, Burnum Burnum, militant et acteur aborigène, plante le drapeau de son peuple, sur les falaises de Douvres, en Angleterre. Il déclare, avec une ironie effrayante : « Moi, Burnum Burnum, noble de l’antique Australie, je prends ici possession de l’Angleterre au nom du peuple aborigène. En colonisant ce territoire, nous ne souhaitons pas vous faire de mal, peuple natif de l’Angleterre. Nous sommes venus pour vous apporter de bonnes manières, le raffinement et la possibilité d’un Koompartoo, d’un nouveau départ. Dorénavant, un visage aborigène apparaîtra sur vos pièces de monnaie et sur vos timbres pour signifier notre souveraineté sur ce domaine. Pour les plus intelligents d’entre vous, nous apportons la langue complexe des Pitjantjatjara; nous vous apprendrons comment trouver une relation spirituelle avec la terre, et comment trouver de la nourriture dans le bush. »

Les conséquences de cette colonisation

Plus de la moitié des aborigènes ont été massacrés. Aujourd’hui, on peut les classer en trois catégories. Ceux qui vivent toujours selon les coutumes de leurs ancêtres. Peu nombreux. Ceux qui ont réussi à s’intégrer dans la société, héritée des colons anglais. Et malheureusement, ceux qui vivent en marge de la société. Pour cette dernière catégorie l’alcool est un véritable fléau. Ce mal du XXIème siècle dévaste les hommes qui ont été privés de leurs repères, de leurs familles.  Selon un rapport des Nations Unies, sur le développement humain de 2003, les aborigènes d’Australie ont la deuxième plus mauvaise qualité de vie au monde. En 2009, 25% des personnes incarcéraient dans les prisons australiennes sont des aborigènes. Et les agressions sexuelles sur les femmes, les enfants et les drames familiaux sont des actes courants. L’espérance de vie des aborigènes est de dix sept ans inférieure à celle d’un australien. Entre refus de partager et oubli, la culture aborigène est en train de se perdre. Certains enfants aborigènes n’ont pas reçu la transmission de ce savoir. D’autres n’ont simplement pas envie de le partager avec les blancs. La cohabitation entre australiens blancs et les natifs de l’île-continent est encore difficile. Les blancs ne savent pas comment effacer les actes des colonisateurs. Les aborigènes cherchent encore le moyen d’avancer.

Les excuses du gouvernement concernant la colonisation sont parfois jugées insuffisantes par les aborigènes. Le gouvernement accorde une indemnité aux aborigènes en guise de réparation. Et certaines terres ont été rendues. L’Etat australien cherche encore des solutions. Deux cent ans de torture et d’exploitation laissent une marque difficile à effacer.

La situation actuelle en Australie engendre un racisme mutuel. Les aborigènes sont incompris, souvent perdus, loin de leurs repères. Rares sont ceux qui ont trouvé leur place dans cette nouvelle société qui leur a été imposée. Et les australiens ne comprennent pas que l’Etat verse de l’argent aux indigènes. Argent qui est souvent utilisé pour financer leur alcoolisme. Il faudra encore beaucoup de communication entre les deux cultures pour réussir à cohabiter de manière pacifique. Mais après tout, les excuses officielles ne datent que de 2008. Peut-être marquent elles le début d’un progrès vers une réconciliation. 




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