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Le miracle de San Gennaro

Le miracle de San Gennaro

par || Culture & Traditions | 0 commentaire(s)

 

Saint patron et protecteur, San Gennaro, veille, selon la légende, sur la ville de Naples. Depuis plusieurs siècles les napolitains assistent à un spectacle hors du commun. Le sang de leur martyr, conservé dans deux fioles, entre en ébullition deux fois de l’an.

L’histoire de San Gennaro 

San Gennaro, Saint Janvier en français, est un martyr reconnu par les traditions catholique et orthodoxe. En 305, San Gennaro, évêque de Bénévent, est condamné à mort par le proconsul Timothée. Le christianisme n’est pas encore officiellement reconnu dans l’empire romain. Il est d’abord précipité dans une fournaise. Certain de la mort du condamné, Timothée retourne chez lui, serein. San Gennaro en sort indemne. Pas un seul de ses cheveux n’a été touché par le feu. Et ses habits ne sont pas même pas noircis par la fumée de la fournaise. Timothée, furieux, vérifie qu’il ne s’agit pas d’un spectre, et le fouette. Sans aucune complainte San Gennaro subit les coups. Du sang coule le long de ses blessures. Timothée décide alors de faire s’affronter le martyr et les fauves affamés du cirque de Pouzzoles. Les lions et les tigres n’ont pas mangé depuis trois jours. Trente mille personnes assistent à cette cruelle mise à mort. Quand les animaux arrivent face à San Gennaro, ils se couchent sagement à ses pieds. Heureux, l’homme bénit la foule et Timothée. Le proconsul prend une dernière décision pour enfin se débarrasser du chrétien. La décapitation est alors envisagée. Le bourreau chargé de l’exécution semble incapable d’agir. Il demande la permission à Saint Janvier de mettre fin à sa vie. Le martyr lui répond que non seulement il le lui permet, mais surtout qu’il l’en prie. L’assassin récupère son épée et tranche la gorge ainsi qu’un doigt au chrétien. Le soir même, sous la lumière éclatante de la pleine lune, deux âmes pieuses viennent se recueillir sur la dépouille du Saint. Ils récupèrent la tête de Janvier et remplissent deux fioles de son sang.

Le miracle du sang

Au Ve siècle, les reliques sont placées dans la cathédrale dédiée au saint, à Naples. En 1389 se produit un miracle, que personne ne peut expliquer. Le sang qui a séché sur les parois des ampoules se liquéfie et entre en ébullition. Et ce miracle n’est pas simplement véhiculé par la parole. Aujourd’hui encore, le sang se liquéfie, deux fois par an. La preuve est apportée aux yeux des sceptiques. Un miracle qui se reproduit sur demande et au fil des années. D’ailleurs, si le sang ne devient pas liquide, les Napolitains présagent un malheur à venir dans leur ville.
Et comme science et religion font rarement bon ménage, des chercheurs ont plusieurs fois essayé de montrer que ce miracle avait une explication rationnelle. Ils affirment que les ampoules contiennent un mélange spécial, capable de devenir liquide lorsqu’il est agité. En 1992 est même créé en laboratoire une imitation du sang de Janvier. Vingt ans plus tard, un professeur de la faculté de biologie de l’Université de Naples conclue, à l’issue de quatre ans d’études, que les fioles contiennent effectivement du sang. Après, est-ce celui de Gennaro, la preuve n’a pas encore été établie.

Les napolitains considèrent que le Saint les a protégé contre la peste et les destructions qu’auraient pu entraîner les éruptions du Vésuve. La chapelle de San Gennaro est couverte de fresque qui conte la vie du Saint. Ainsi, des tableaux représentant la résurrection d’un homme, d’une femme dépossédée par Saint Janvier et la sortie de l’homme de la fournaise dans laquelle il avait été condamné, sont fixés au mur. Deux fois par an le miracle du sang est montré aux yeux de tous. La première fois, le samedi avant le premier dimanche de mai. La date marque l’anniversaire du transfert de la dépouille dans la catacombe à Capodimonte où le phénomène s’est produit pour la première fois. La deuxième fois où le miracle se produit, sûrement la plus importante, est le 19 septembre. Date à laquelle le martyr serait mort, en 305. A cette période, la statue du saint patron, protecteur de la ville est promenée à travers Naples. Les napolitains prient la statue. Pour que le protecteur continue de veiller sur la ville. Le 19 septembre est un jour férié. 

 

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